BOUÉES DE SAUVETAGE POUR BARNIER

Publié le par Michel Durant

Il est des bouées percées et d'autres plombées

Si, comme prévu, cet après-midi Michel Barnier boit la tasse, ce ne sera pas faute d'efforts des responsables de son naufrage et des escouades de journalistes qui, depuis quelques jours, dressent un tableau apocalyptique de la situation provoquée par la censure de son gouvernement.

Comment ça va chez vous ? Super !

Le premier de tous les responsables, le roitelet élyséen, depuis son séjour doré en Arabie Saoudite chez le tueur de journalistes, en appelle "à la responsabilité des députés et à leur cohérence" au moment du vote sur la censure. C'est le type-même du pompier pyromane cet Emmanuel Macron. Il a mené – et fait mener par ses gouvernements successifs – des politiques incohérentes menant à la grave situation financière actuelle et dissous l'Assemblée Nationale à la manière d'un marmot cassant le jouet qu'il ne sait pas faire fonctionner. Pire, la nouvelle assemblée amenant une majorité d'adversaires de sa politique, il a attendu deux mois pour nommer un Premier Ministre issu du 5e groupe en nombre au Palais Bourbon ! Et ce chef de gouvernement a mis encore deux mois pour présenter son budget ! Et voilà le roi nu Macron qui déclare à Riyad : "Ma priorité, c'est la stabilité". Sans doute veut-il dire "MA stabilité. Je veux conserver mon trône à l'Élysée. J'ai autorisé Barnier à utiliser le 49-3… Je ne crois pas à la censure… Ce serait la dissolution des esprits" (décidément la dissolution est une manie chez cet histrion).

Le roquet de Beauvau aboie contre sa concurrente d'autant plus  fort qu'ils   rongent le même os

Au deuxième plan des porteurs de bouées pour sauver Barnier figurent les inconditionnels de Macron, membres du gouvernement qui sombreront avec le Premier Ministre. Les Retailleau, Pannier-Runacher,  Lecornu (qui se voit déjà à Matignon), Genevard, Saint-Martin, Bregeon, Kasbarian… se succèdent sur les médias pour effrayer les "bons" Français en décrivant les malheurs qui vont s'abattre sur eux si les "méchants" députés censurent le gouvernement. Il y a même un général à la retraite qui prévoit l'arrivée à Paris des missiles russes si le budget de l'armée n'est pas voté avant le 1er janvier !

Sur tous les médias les journalistes se déchaînent contre la censure mais pas celle de Bolloré

Enfin, pour conclure la litanie des pleureuses priant pour sauver l'âme du Premier Ministre, les journalistes de tous les médias interrogent plus ou moins habilement les Français qui sont inquiets, très inquiets, terriblement inquiets devant la situation qu'ils décrivent évidemment dans  toute son horreur. Ils n'en sont pas à allumer des cierges dans la grotte de Lourdes mais certains n'ont pas hésité à comparer la ferveur et la grandeur présidant à la réouverture de Notre-Dame de Paris à l'indifférence et la petitesse des politiciens qui vont voter la censure.

Un Premier Ministre censuré : les remplaçants se bousculent au portillon.

Or, que va-t-il se passer demain et même ce soir après le vote de censure ? Poutine bombarde Paris, Standard & Poors dégrade la France à CC, les retraites ne sont plus payées, les médicaments non remboursés et même sont absents des pharmacies, la peste et le choléra s'abattent sur nos belles stations de sports d'hiver où on ne peut même plus aller faute de trains et de neige…? Non, rien de tout cela. Macron va nommer à Matignon Lecornu, Bayrou, Cazeneuve, Retailleau (le chouchou des médias) ou un illustre inconnu sorti tout droit de son cerveau. Celui-ci (ou celle-ci dont le pedigree et le tailleur occuperont les médias le temps que le gouvernement soit constitué) présentera un budget copié sur le précédent avec quelques ajustements (suite aux conseils du spécialiste émigré en Suisse, un certain Bruno). Ce budget sera adopté en urgence grâce à ces ajustements répondant aux demandes non satisfaites par Barnier lors de la discussion budgétaire précédente et chacun pourra prendre des vacances de Noël bien méritées. Mais la France aura toujours 3000 milliards d'euros de dette et Macron comme Président.

Mais...

 

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