SOCIALISTES, ENCORE UN EFFORT POUR ÊTRE ÉCOLOS !

Publié le par Michel Durant

En même temps que les candidats à la Primaire de la Belle Alliance Populaire (mais qui donc a trouvé cet oxymore tripode ?) s'affrontaient à la télévision, les députés présents à l'Assemblée Nationale votaient l'amendement d'Olivier Falorni (qui battit Ségolène Royal aux Législatives) décidant  de placer des caméras dans les abattoirs. Cette mesure applaudie par les associations de défense du bien-être animal* aurait pu être votée dès le début du quinquennat plutôt que quelques semaines avant le naufrage définitif du navire hollandais et alors que le ministre de l'Agriculture Stéphane Le Foll – un des plus fidèles soutiens de François Hollande – s'y était opposé fermement jusque-là.

*Un bémol : pas davantage que les caméras de surveillance n'empêchent la délinquance dans les rues, elles n'empêcheront pas TOUTES les atteintes à la dignité et au bien-être animal dans les abattoirs (ceci est aussi un oxymore). Ce peut-être au mieux une mesure d'urgence. Ce qu'il faudrait surtout c'est donner à chaque humain (surtout à chaque employé d'abattoir) l'éducation nécessaire pour traiter chaque animal comme un être sensible, à l'égal d'un de ses congénères (mais quand on voit comment certains humains traitent leurs semblables...)

Mais ce n'est pas le seul geste que le gouvernement a fait pour tenir ses promesses de 2012. Il y a aussi le droit à la déconnexion pour les salariés pratiquant le télé-travail et ceux utilisant en permanence les outils numériques dans l'entreprise. Comme la mesure ci-dessus, il n'y avait pas besoin de la tragi-comédie de la loi El Khomri, conclue sur un vote au 49-3 pour adopter un texte législatif luttant concrètement contre le burn-out et les suicides causés par la pression insupportable des exigences patronales.

Dans les cent jours qui restent à François Hollande pour redorer son blason, peut-on espérer que les députés auront le temps (70 jours) de voter des lois en faveur de l'environnement naturel et humain ? Ou bien le Président devra-t-il prendre les décrets d'application des lois tardant à se mettre en place ? À moins qu'il ne se décide à gouverner par ordonnances, son "petit commissionnaire" Cazeneuve ne pouvant rien lui refuser ?

Imaginons que, passant outre le vote unanime des syndicats au Comité Central d'Entreprise d'EDF, puis de l'avis du Conseil d'Administration d'EDF, le Président via son Premier Ministre, décide par ordonnance la fermeture immédiate des deux réacteurs de la centrale atomique de Fessenheim. Voilà qui continuerait à faire remonter sa cote dans l'opinion (qui atteint aujourd'hui 19% de satisfaits quand elle était à 9% juste avant qu'il annonce sa volonté de ne pas briguer un second mandat).

Si le second débat de la primaire "de la gauche" est aussi terne que le premier, si le vainqueur n'est pas hollando-compatible, ne pourrait-on pas voir François Hollande revenir sur sa décision et estimer qu'il est le plus apte à défendre son bilan ? Face à Fillon qui ne sait plus s'il doit donner des gages aux juppéistes ou aux intégristes qui l'ont fait roi et face à Marine Le Pen qui, à défaut de brailler comme son père, tente sans succès de coller aux basques de Donald Trump, le rusé Hollande, auréolé de ses décisions martiales au Mali, en Syrie et en Irak et de sa réplique aux djihadistes (toutes approuvées par les 7 nains de la Primaire) n'aurait pas de peine à faire mieux que le meilleur d'entre eux.

Ah, on verrait le Président-candidat annoncer la fermeture de dix réacteurs nucléaires en arrêt depuis plusieurs mois, l'augmentation uniforme du SMIC de 200€, l'application immédiate de la pollutaxe – dans un premier temps pour les poids lourds hors Union Européenne, dans un second de ceux de l'UE – , l'abandon définitif du projet d'aéroport de Notre-Dame-des-Landes, l'application de la proportionnelle intégrale pour les élections législatives de 2017 (liste nationale paritaire de 200 candidats députés auxquels s'ajouteraient cent députés tirés au sort parmi les citoyens inscrits sur les listes électorales à raison d'un(e) par département), un moratoire de tous les projets autoroutiers pendant 10 ans, le passage à 50% de la surface agricole en bio au cours du quinquennat suivant... À la suite de quoi, Yannick Jadot se rallierait à sa candidature avant le premier tour plaçant Hollande en tête des sondages devant la passionaria frontiste et l'intégriste catho... On peut rêver, non ?

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