ALEXANDRE LE BIENHEUREUX BENALLA

Tandis que, parmi les militaires du Tchad, Macron tente laborieusement de redorer son blason terni par son incapacité à gérer le mouvement des Gilets Jaunes, son "gentil collaborateur" Alexandre Benalla se déplace impunément en Afrique avec un passeport diplomatique qu'il a affirmé avoir rendu (mais il n'est pas à un mensonge près). Ainsi, alors que des centaines de Gilets Jaunes ont été interpellés, placés en garde à vue, poursuivis par la justice, certains jugés en comparution immédiate et condamnés à de lourdes peines*, Alexandre le Bienheureux continue d'étranges activités commerciales à l'étranger grâce à un passeport diplomatique illégal. * Par exemple 4 mois  de prison ferme pour entrave à la circulation sous forme de chaîne humaine sur l'A35…

Ainsi, ce monsieur (dont la vie publique n'a pas commencé sous le roi Macron mais sous sa Majesté Sarkozy) qui fut en 2011 membre du service d'ordre du PS, protecteur de Martine Aubry, chauffeur d'Arnaud Montebourg (entre autres) choisit en 2016 un autre cheval appelé à remporter de grandes victoires, en l'occurrence, le Ministre de l'Économie et des Finances, un certain Emmanuel Macron. Il ne fut pas le premier, ni le dernier, à quitter l'écurie Hollande comme les rats quittent le navire avant le naufrage. Quels services a-t-il rendus qui l'ont mis en mai dernier "au-dessus de tout soupçon", en juillet "suspendu sans salaire", en août "victime de critiques outrancières" (selon le Ministre des Affaires Étrangères), en décembre "susceptible de poursuites judiciaires" selon le même Ministre ?…

On attend évidemment la suite. Il me semble qu'il serait opportun de faire jouer la comparution immédiate et toutes les mesures d'urgence prévues par les lois de la République pour empêcher cet individu de nuire gravement à la réputation de la Frrrrrance (réputation qui est, selon les chantres de la République en Marche, atteinte par les actions des Gilets Jaunes) et à l'image du Président de la République prenant quelques jours de repos bien mérités à St Tropez, le pauvre homme. Il avait "oublié de rendre son passeport diplomatique", le bougre, et on ne l'a pas sanctionné. En revanche, le pétanqueur Gilet Jaune qui avait oublié d'enlever ses boules du coffre de sa voiture a écopé de 2 mois de prison ferme. Ça lui apprendra. Il n'avait qu'à jouer au tennis de table !

En réalité le malheureux Benalla est victime de l'actualité. Importuné pour une minuscule bavure (même pas policière) le 1 mai dernier, on ne reparlerait même pas  de lui si ces foutus Gilets Jaunes n'occupaient pas les ronds-points de France et de Navarre depuis 6 semaines. En effet, cet intermédiaire qui s'efforce d'aider de braves commerçants (chinois, israéliens, turcs) à assurer un chiffre d'affaires décent avant le 31 décembre n'aurait pas eu besoin d'utiliser un passeport diplomatique si ces mêmes commerçants n'avaient pas été importunés par les manifestations hebdomadaires aux Champs-Élysées. CQFD.

Sous Napoléon 1er, la police  secrète de Fouché ne s'embarrassait pas de règles pour éliminer les républicains. La police de Pétain avait ses miliciens chargés des basses œuvres (exécutions sommaires de résistants et d'opposants politiques). La police de De Gaulle avait plein son SAC d'hommes de main enlevant et faisant disparaître Algériens indépendantistes et opposants marocains. Hélas, ces pratiques n'ont pas disparu avec De Gaulle. Les assassinats politiques dissimulés sous le nom de suicides, les scandales financiers étouffés, les tricheries fiscales, les arrangements entre amis au sommet de l'État, les troubles inconnues des affaires Benalla (car il y en a plusieurs maintenant) montrent que notre République est malade. Il est temps qu'on en change les règles, la Constitution, les pratiques. Peut-être que le mouvement des Gilets Jaunes va nous y aider. Vive la VIe République !