CONSEILS À UN MONARQUE CONSTITUTIONNEL POUR ÉVITER UNE FIN TRAGIQUE

Publié le par Michel Durant

Qui sème le vent récolte la tempête !

Devenir humble, observer la vraie vie de ses sujets, remédier à leurs malheurs, remettre entre leurs mains le destin de la Nation.

Il est très dur de changer de caractère mais plus aisé de changer de comportement. De droit divin à l'origine, le souverain doit admettre que son pouvoir procède de la Nation à laquelle il est redevable de tout. Il ne peut se contenter de dire : "Vous avez raison" à une Gilet Jaune, il lui faut montrer qu'il se rend à ses raisons. Il s'obligerait à accorder ce que demande le peuple : imposer sévèrement la fortune des très riches, augmenter fortement les revenus des plus pauvres, les écouter tous en instaurant une consultation d'initiative populaire inscrite dans la Constitution.

Il ne suffirait pas d'annoncer la réalisation immédiate de réformes importantes et profondes réclamées par le peuple. Il faudrait aussi observer et connaître la vie quotidienne des infirmières, des ouvriers d'usine, des paysans pauvres, des maçons, des étudiants, des livreurs de pizzas, des caissières de supermarché, des professeurs en ZEP, des aides-ménagères, des carrossiers, des médecins urgentistes… Pas en passant 5 minutes devant eux, serrant des mains en souriant, entouré de gardes du corps, mais en vivant parmi eux, ne serait-ce que 24h, afin d'en mesurer véritablement l'importance, le mérite, la peine… Qui donc gouvernerait, me direz-vous, si le monarque vivait la vie de ses sujets ? Eh bien, comme le prévoit la Constitution : le Premier Ministre, les Ministres et l'Administration chargés d'appliquer les lois votées par les représentants du peuple. 

Les  connaissant bien, il serait alors plus facile de remédier à leurs malheurs, prioritairement de ceux qui sont dans le dénuement absolu, frôlant le désespoir, afin de les préserver de la mort. Avoir étudié et connu les besoins  du peuple permet de les hiérarchiser et de les satisfaire selon les degrés d'urgence. Ainsi, même si je suis favorable à la réduction de la vitesse des véhicules automobiles à 80km/h, je pense qu'il était plus urgent – et moins coûteux en vies humaines – de relever de 20% tous les minima sociaux (coût arrondi à 5 milliards d'euros, soit le montant de l'ISF). Et, pour éviter que le monarque élu ignore la réalité de la vie de son peuple, tous les candidats à la couronne devraient subir une épreuve écrite avant la campagne électorale rédigée par une commission mixte de citoyens tirés au sort (comme les jurés d'assises) et du Conseil Constitutionnel sous forme de 40 questions QCM sur la vie quotidienne et d'une dissertation en temps limité sur les motivations et objectifs du candidat ou de la candidate. Cela avant l'ouverture de la campagne électorale, celle-ci excluant le gaspillage éhonté d'argent et de papier, strictement égalitaire sur les moyens publics de radio-télévision. Le vote serait obligatoire avec les votes blancs et nuls reconnus comme exprimés et présence au second tour de tous les candidats ayant obtenu au moins 15% des suffrages exprimés.

Instruit de la vraie vie, élu par la Nation tout entière, le roi constitutionnel aurait tout d'un Président républicain dont le mandat procédant du peuple pourrait être, après une certaine durée d'exercice, et suite à la demande de 10% du corps électoral, soumis à un référendum révocatoire. Je ne vois là rien de populiste, rien d'infamant, rien d'antidémocratique dès lors que cela figurerait dans la Constitution. C'est quand même mieux que le sort réservé à Louis XVI, Nicolas II ou Ceaucescu.

Au gui l'an neuf en 2019 !

 

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