FRANÇAIS, ENCORE UN EFFORT SI VOUS VOULEZ ÊTRE RÉPUBLICAINS !

Publié le par Michel Durant

Le Marquis de Sade (1740-1814) a passé 34 ans de sa vie en prison

J'emprunte le titre de cet article à l'un des dialogues de La Philosophie dans le boudoir du Marquis de Sade. Écrit en 1795, alors même que la Révolution Française a libéré l'auteur après 13 ans de prison (il en fera encore 21 sous différents régimes politiques), ce pamphlet du Secrétaire de la Section des Piques du Club des Jacobins dresse l'inventaire de ce qu'il faudrait faire pour que la République Française mérite sa devise Liberté, Égalité, Fraternité et pour que les Français soient de vrais républicains. Il suffit de lire son introduction pour voir combien ses propos sont actuels et que, de nos jours, un grand chantier est à entreprendre.

Une non-censure qui est un non-événement

L'actualité politique est d'une banalité affligeante que les journalistes tentent, sans succès, de rendre "historique", "il y aura un avant et un après", blablabla. Bayrou a échappé à la censure (mais tout le monde le savait), celle-ci ne réunissant que 131 voix alors qu'il en aurait fallu 289. Historique cette fracture au sein du NFP et même au sein du PS dont 8 députés n'ont pas suivi la consigne de leur parti ? Mais c'est une plaisanterie : au sein du PS, il y a toujours eu des "insoumis", même du temps de Jaurès, et dans une coalition comme le NFP, il y  a toujours des désaccords tactiques ou stratégiques momentanés qui disparaissent au moment opportun. D'ailleurs, même si tous les députés PS avaient voté cette censure, Bayrou ne serait pas tombé hier. Pour avoir la peau du maire de Pau, il faudra que le FN-RN vote la censure au moment du budget, dans moins de deux mois. Et c'est là que cela risque d'être historique car, pour s'en sortir, Macron n'aura que le choix entre sa démission et la désignation d'un PS comme Premier Ministre avec comme objectif de faire exploser le NFP et de trouver une majorité (potentiellement de 316 députés sauf défections, la marge est importante par rapport à 289 voix).

Ça fait beaucoup d'argent, non ?

Tout ça n'était que l'introduction. Rassurez-vous, le corps de l'article n'est guère plus long. Il est le fruit d'une réflexion inspirée par les longs débats sur la dette, les intérêts de la dette, les solutions, trop d'impôts tuent l'impôt, blablabla et sur l'observation d'une série de nombres pleins de zéros, chiffres qui finissent par faire beaucoup d'argent si ce sont des milliards d'euros. Qu'on en juge : l'épargne des Français  se monte à 6000 milliards (MM) d'€. Avec un taux moyen d'intérêt de 2,4%, ça fait la belle somme de 144MM€. Si on aligne ce taux sur l'inflation a 1,3%, ça fait encore 66MM€ que Bercy pourrait emprunter aux épargnants pour rembourser la presque totalité des intérêts  de la dette sans être obligé de le faire sur les marchés à des taux 3 fois plus importants. Ce prélèvement sur l'ensemble des Français pourrait justifier un prélèvement supplémentaire et conséquent sur les hauts revenus, les grands patrimoines, les super-riches, les super-profits, sans que leurs bénéficiaires crient misère. Cela constituerait une masse importante de l'ordre de 50MM€ susceptible de réduire le déficit budgétaire pour 2025 à 4,9% du PIB au lieu des 5,4% annoncés par Bayrou. À ceux qui pensent que les riches vont quitter massivement la France et que les petits épargnants vont vider leur compte en banque, je signale que les premiers ne sont jamais partis car ils finissent toujours par trouver un "arrangement" avec l'État et que les seconds ne videront pas tout mais profiteront en effet de la baisse de l'inflation pour jouir de la vie… et remplir les caisses de Bercy par la TVA.

Parce qu'ils ont fait un effort, les porteurs de Larcher, partiront plus tôt à la retraite. Merci qui ? Merci Patron !

Un autre moyen de réduire les dépenses de l'État, c'est de diminuer celles des collectivités communales, départementales et régionales qui risquent encore d'enfler à l'approche des élections qui ont lieu respectivement en 2026 et 2028. Barnier parlait de passer le rabot sur ces dépenses, moi je passerais la varlope (ah oui mais les artisans, les petits commerçants, les trous à boucher dans les rues, les pancartes métalliques de Wauquiez…). Bien entendu, l'État doit donner l'exemple et ce n'est pas l'achat d'un fauteuil à 34 000€ pour le Président du Sénat qui va dans le bon sens.

Indexer un emprunt sur l'or ? Quelle sottise !

L'emploi momentané d'une partie de l'épargne des Français ne serait qu'une sorte d'emprunt suivi de remboursement avec intérêt. Ce ne serait nouveau que sur la forme et le but. En effet, depuis 1945, l'État a eu recours à cinq emprunts nationaux : Pinay en 1952, Giscard 1973, Barre 1977, Mauroy 1983, Balladur 1993. Les deux premiers, indexés sur l'or, ont coûté cher à l'État et les 3 autres aussi à cause d'un intérêt de 6 à 10%. Cet emprunt que j'imagine serait un simple geste républicain, un prêt "sans intérêt" autre que celui de l'inflation, que les citoyens possédant une épargne feraient pour aider leur pays à sortir de l'enlisement où 40 années de politiques irresponsables l'ont plongé. On va me dire que je rêve, que nos concitoyens n'y sont pas prêts, que je me prends pour le "Sauveur de la Patrie". Or, le véritable patriotisme ne consiste pas à regarder le défilé du 14 juillet à la télé et de gueuler La Marseillaise avant les matchs internationaux mais à faire un effort équitable de tous les citoyens quand le pays est en danger. Et il l'est.

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