DARMANIN-RETAILLEAU : UN COUPLE HOMOCHROME

Publié le par Michel Durant

Darmanin et Nuñez avec les policiers

On a souvent souligné (et regretté) l'opposition des opinions entre les ministres de l'Intérieur et de la Justice. C'était le cas, dans le gouvernement Barnier entre Bruno Retailleau et Didier Migaud, dans le gouvernement Borne entre Gérald Darmanin et Dupond-Moretti tout comme dans le gouvernement Ayrault entre Manuel Valls et Christiane Taubira. Aujourd'hui, dans le gouvernement Bayrou, tout baigne entre Bruno Retailleau et Gérald Darmanin. Tous deux issus du RPR, ayant fréquenté les écoles catholiques, opposés au mariage homo, partisans du nucléaire et de la méthode forte contre l'immigration et flirtant avec les idées de l'extrême-droite au point qu'Aurélien Pradié, député gaulliste du Lot, dénonce chez son collègue de Vendée (ex-membre du parti de De Villiers)  "des propos racistes et une pensée fascisante" et que Charlie Hebdo n'hésite pas à écrire que "Retailleau c'est les idées d'Hitler sans la moustache".

Retailleau, Nuñez avec les policiers

Gérald et Bruno sont comme les deux faces d'une même pièce, indissociables. Le second ayant succédé au premier au Ministère de l'Intérieur, ils savent parfaitement ce qu'il en est de l'immigration, surtout que Gérald (Moussa) fait partie de la troisième génération d'immigrés dont Bruno dit qu'elle est parfois "une régression vers ses origines ethniques". Ils savent qu'ils seront incapables de tenir les promesses qu'ils font sur ce sujet. Ce ne sont que des gesticulations dont le FN-RN se gausse car les ministres de l'Intérieur, depuis le Sarkozy de 2002 dans le gouvernement Raffarin font toujours les mêmes. Le duo homochrome s'accorde tellement sur les objectifs qu'il se fixe, que ses propos deviennent extrêmement graves. Le droit du sol (qui remonte à Clovis) a été matérialisé par le centralisme des Capétiens et réglementé par Napoléon, fils de la Révolution Française. Seuls Barrès, Pétain et maintenant les Retailleau, Darmanin, Valls et le FN-RN veulent revenir à un passé fantasmé qui n'a jamais  existé que dans leur tête.

La côte mexicaine mesure 2800km, la côte américaine 2700 et Trump vient  de décider que le Golfe s'appellera désormais le Golfe d'Amérique !

Finalement, on pousse des cris d'orfraie face aux énormités proférées par Trump sur les Mexicains (et tous les habitants au Sud du Rio Grande), sur les Ukrainiens, les Inuits, les Gazaouis… mais on se prépare, en France, à se comporter de même à l'égard des immigrés qui arrivent "chez nous", au péril de leur vie, pour travailler, pour mettre la force de leur jeunesse à notre service, tout comme l'ont fait des générations de Belges, de Polonais, d'Italiens, d'Espagnols, de Portugais et de Maghrébins avant eux. On oublie (on veut oublier) que ce sont des humains tout comme nous qui ont le droit de vivre, que les Mahorais ne diffèrent absolument pas des Comoriens et, d'ailleurs, le cyclone Chido n'a pas fait de distinction : il a ravagé aussi les Comores (du moins les deux îles méridionales).

Les prétendants, rien que des hommes, évidemment (mais dans évidemment il y a dame) !

Gageons que, pour l'instant, nos duettistes homochromes de la droite grise resteront soudés tant que leurs intérêts personnels se confondront.  Mais, au fur et à mesure que se  rapprochera l'échéance présidentielle à laquelle ils pensent (pas seulement en se rasant) et dans laquelle ils seront probablement rivaux, les rapports se tendront et la soudure se rompra. Gare aux éclats.

En voilà deux autres qui ne rigolent pas.

 

 

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