NOUS SOMMES EN GUERRE… COMMERCIALE
Le cuisinier affiche fièrement le menu du jour

Les hostilités se profilaient depuis le mois de novembre dernier. Jusqu'en janvier ce ne furent que gesticulations et salive. En mars, le Grand Sachem prit les premières mesures contre ses voisins canadien et mexicain et, en avril, il se découvre d'un fil pour endosser son treillis de camouflage (lui d'habitude si discret) et tirer à boulets rouges sur ses adversaires commerciaux (et plus si non affinités). À son habitude, dans le bureau ovale (où ça ne tourne pas rond), DT a brandi l'arme fatale, son marker noir, pour signer le décret d'augmentation des taxes douanières frappant les produits étrangers entrant aux USA : 54% pour la Chine, 32% pour Taïwan, 20% pour l'Union Européenne. Les Européens, qualifiés d'arnaqueurs par Trump, se voient néanmoins ménagés par rapport aux Chinois.
On pourrait déjà réduire notre consommation d'hydrocarbures
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On le voit, le Président des USA (qui n'est plus un homme d'affaires véreux) continue, là où il est, à se comporter comme un maquignon sur le foirail. Après avoir lancé son enchère, il va la modifier en fonction des réactions de ses interlocuteurs. Il est donc indispensable de répondre fermement à ces attaques et la meilleure défense étant l'attaque, il faut répliquer à Trump pour lui montrer que l'UE ne se laissera pas faire.
Le déficit commercial américain est encore plus grand avec la Chine
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Les cibles à viser sont assez nombreuses. Nous importons principalement des hydrocarbures (pétrole et gaz), des machines, et des services numériques et bancaires. On peut se procurer les premiers au Moyen-Orient et en Afrique, les machines en Corée, à Taïwan ou au Japon, quant aux services bancaires et numériques, des alternatives européennes existent qui demanderaient un certain temps à devenir opérationnelles vu notre dépendance actuelle à nos grands amis américains mais elles ne sont pas impossibles.
"Damn ! I missed my target !"
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La résistance viendra sans doute aussi des consommateurs américains. En effet, soit les taxes seront tellement dissuasives que personne aux USA n'achètera les produits étrangers fortement taxés, soit les Américains continueront de les acheter et cela produira une inflation importante qui ne sera pas du goût de l'électeur. Lors de son premier mandat, Trump avait dû faire face au même phénomène qui avait permis à Biden de le battre.
Peter Fonda sur sa Harley-Davidson Captain America dans Easy Rider
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Trump veut réduire l'énorme déficit commercial des USA qui se monte à 1200 milliards de dollars et, par la même occasion, attirer les investissements d'entreprises étrangères. Mais ça ne marche pas de la même façon que la spéculation immobilière ou les shows télévisés dont Trump s'est fait une spécialité et, surtout, ça n'a pas des effets immédiats. En revanche, certaines entreprises américaines peuvent voir leurs ventes baisser tellement qu'elles délocalisent en Asie ou en Europe. Un comble pour celui qui veut faire le contraire. Ce fut le cas pour Harley-Davidson en 2018.
Comment faire pour se passer d'eux ?

Pour mon compte personnel, j'avais avoué vouloir me passer de bourbon (un comble pour un Bourbonnais "de souche") et plutôt qu'acheter une Tesla je me limiterai à une Twingo qui se gare dans un mouchoir de poche ou une Panda qui me donnera l'impression que je suis abonné aux spaghettis bolognese. Avec un peu de chance, aux élections de novembre 2026, Le Grand Sachem américain perdra quelques plumes et ça suffira peut-être à changer la majorité au Sénat ou à la Chambre des Représentant (ou même aux deux) ce qui empêcherait Trump d'agir de façon incohérente aux USA et dans le monde entier. On peut toujours rêver.
Trump sait comment se passer de bourgogne et de bordeaux
