IN FINE, RECONFINER

Publié le par Michel Durant

À Marseille, on peut encore jouer à la pétanque mais pas aller au bistro

Ils ne le veulent pas. Ils affirment qu'ils ne reconfineront pas. L'économie doit vivre. Les mesures prises actuellement par le gouvernement sont toutes destinées à empêcher un reconfinement général. Sauf que le Président de l'Ordre des médecins, un groupe de sept médecins infectiologues renommés et deux Prix Nobel d'économie préconisent un retour immédiat ou différé (par exemple du 1 au 20 décembre) au confinement afin de passer des fêtes de Noël tranquilles (personnellement, je ne vois pas pourquoi il faudrait pouvoir s'embrasser à Noël et relancer la pandémie !)

Il n'a pas attendu la Ste Catherine pour planter un cèdre : prendra-t-il racine ?

Personne ne sait si la fronde marseillaise va se concrétiser par un maintien massif des bars et restaurants phocéens ouverts mais le gouvernement aurait volontairement provoqué une telle fronde que cela ne m'étonnerait pas. D'abord limitée dans le temps, puis limitée dans l'espace (les communes voisines de Marseille auront leurs bars et restos ouverts !), la fermeture est maintenant limitée par genre d'activités (piscines, supermarchés, librairies, musées, commerces divers… restent ouverts). En même temps que les décisions gouvernementales sont plus strictes pour bars et restaurants, elles sont allégées pour les établissements scolaires : Les classes devaient fermer à partir d'un cas déclaré de Covid 19, elles ne le feront plus qu'à partir de 3 cas ! L'incohérence gouvernementale qui a sévi depuis l'arrivée à l'Élysée de Monsieur Macron, continue sur tous les fronts, dans l'hexagone comme sur la scène internationale (le mot scène est particulièrement bien choisi car le comédien élyséen s'y donne en spectacle en permanence, dernières représentations : Mali, Biélorussie, Liban).

César, Marius et Fanny, c'est fini, et pourtant c'était le temps de mon 1er amour

Provocation délibérée, pourquoi donc ? Je préfère ça plutôt qu'une incurie qui serait beaucoup plus dangereuse pour la population française. Si les gargotiers marseillais deviennent frondeurs, on pourra, en cas prévisible d'encombrement des hôpitaux de la ville, les accuser d'être responsables de la mort d'un grand nombre de leurs concitoyens. Au lieu d'avoir profité de l'accalmie estivale pour recruter du personnel supplémentaire et accroître les capacités d'accueil en réanimation, le gouvernement a pris des vacances. En mars, Macron annonçait la guerre, en juin l'armistice, en juillet-août la paix, en septembre il relance la mobilisation (mais comme disait Raymond Poincaré le 1 août 1914, "la mobilisation n'est pas la guerre" sauf que le 3 août la guerre était déclarée !) Et si on reconfine en octobre, ce sera la faute à Marius et à César qui n'auront pas fermé le Bar de la Marine !!!

L'épouvantail avant que sa politique ne nous épouvante !

Une belle pièce de théâtre, un beau décor, une montée dramatique, quelques anecdotes amusantes (merci Bigard, Le Pen) et une fin heureuse (on l'espère) avec un général vainqueur  porteur du vaccin SANOFI (entreprise française cocorico). Sauf que le vaccin n'est pas prêt de sitôt, que les personnels de santé sont à bout de souffle, que la grippe et la gastro vont arriver comme Blücher à Waterloo à la place de Grouchy et que l'Élysée n'est pas à l'abri de la contagion (voir la nouvelle d'Edgar Allan Poe Le masque de la Mort Rouge).

Si vous avez une alliance ou une bague, enlevez-la.

Moi qui ne suis pas devin, malgré mes tendances désobéissantes, pour éviter le reconfinement, j'aurais d'abord reporté la rentrée scolaire (12 millions d'élèves et 800 000 profs constituant un bouillon de culture propre à favoriser la diffusion du virus) avec la reprise généralisée du télétravail scolaire. J'aurais fermé bars et restaurants sur la totalité du territoire pendant les 3 premières semaines de septembre avec chômage partiel payé à 100%, annulation des impôts de ces commerçants pour cette période et versement à chacun d'une somme correspondant à la moyenne du bénéfice d'exploitation. J'aurais lancé une campagne d'explication individuelle sur le terrain pour convaincre la population de l'efficacité des gestes barrière plutôt que par une communication télévisée anxiogène. À défaut, je me contente de limiter mes déplacements, ma participation à des réunions ou des activités non indispensables, et je respecte strictement les mesures barrière. Faites comme moi. Merci.

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