LA CONCORDANCE DES TEMPS

Publié le par Michel Durant

Mais où est passé le malin renard ?

En ces temps difficiles, il faut savoir conjuguer les efforts de chacun avec ceux de l'État, avec les lois et directives gouvernementales. Les incertitudes sanitaires dues à la pandémie accroissent les difficultés sociales et la population, dans sa diversité, ne sait plus à quelle autorité se fier tant les directives officielles sont contradictoires (quand elles ne sont pas mensongères) et tant le mode de communication gouvernemental varie à la manière d'un virus perfide et insaisissable.

Espérons qu'elle sera meilleure que la précédente

Pendant des mois, nous avons subi la calamiteuse litanie des chiffres des contaminations, des hospitalisations, des réanimations et, malheureusement, des décès. Le professeur Salomon ne nous aura rien épargné jusqu'à ce qu'il soit évincé des écrans de télévision. Aujourd'hui, les seringues qui s'enfoncent dans le gras des épaules ont remplacé le nombre des morts jusqu'à saturation. Le gouvernement qui n'a pas été capable d'engager la vaccination massive des personnes à risque (on a vu que je conteste ce choix sans pour autant être sûr d'avoir raison) semble vouloir accélérer le rythme de la vaccination alors même que la logistique de la répartition des doses sur le territoire pose problème.

Jean Castex fait des efforts d'explications pas toujours réussis

Hier, le Premier Ministre et les ministres concernés par les mesures sanitaires sont venus présenter les nouvelles décisions imposées par la situation. La conférence de presse a duré près de deux heures dans un exercice maintenant bien rodé. Jean Castex se taille la part du lion et il distribue, quand il a la bouche sèche, la parole à un ministre pour compléter les décisions du gouvernement. Après l'annonce de mesures restrictives faites au milieu de déclarations d'autosatisfaction, une phrase du Premier Ministre m'a heurté alors même que son aisance oratoire ne fait aucun doute. Il a dit ceci : "Mais si nous constatons dans les prochains jours une dégradation épidémique forte nous serions conduits à décider sans délai d'un nouveau confinement."

Tout est  dit

Je ne crois pas que cet énarque sorti d'un lycée catholique ignore la concordance des temps et s'il mélange les modes indicatif et conditionnel, c'est probablement parce qu'il est, en fait, incapable de maîtriser la crise sanitaire alors qu'aujourd'hui le gouvernement  français a tous les moyens de le faire : les gestes barrière, les tests, la vaccination, les soins hospitaliers. Mais après avoir bafouillé sur les masques, les tests, le couvre-feu, le confinement, les attestations, il maltraite la conjugaison, signe indéniable de confusion mentale susceptible, de plus, de semer le trouble dans l'esprit des Français. Le présent de l'indicatif précédé de la conjonction si doit être suivi du futur simple : Si nous constatons… nous serons. C'est une affirmation et cela traduit la certitude, la confiance. Mais si l'on emploie le mode conditionnel pour le second verbe, il faut que le premier soit à l'imparfait de l'indicatif : si nous constations… nous serions…

Very nice

On me dira que je pinaille et on aura raison. Mais je considère que le Premier Ministre doit avoir un langage clair quand la santé de 66 millions de personnes dépend de sa parole. Pour ce qui me concerne, je ne prétends pas avoir un langage parfait mais je m'efforce de m'exprimer le plus clairement possible. Ainsi, face à la vaccination possible dès lundi prochain pour les plus de 75 ans dont je fais partie, alors même que je n'ai subi aucun vaccin depuis 60 ans en raison d'une allergie certifiée par mon médecin, je me ferai vacciner contre le Covid 19 si le corps médical m'assure que je ne  transmettrai plus la maladie. Je ferai ça par souci citoyen et pas pour m'éviter d'attraper le Covid version française, anglaise, brésilienne, sud-africaine, japonaise ou russe, arabe, papoue…

Comment se transmet le mutant brésilien :

 

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