UN PEU DE DOUCEUR DANS CE MONDE DE BRUTES

Publié le par Michel Durant

Le merle nourrit tout aussi bien ses petits dans un tas de bois (attention au chat !)

Non, non, il ne s'agit pas de l'histoire d'amour entre Philémon et Baucis, Abélard et Héloïse ou Emmanuel et Marine mais de la petite scène qui s'est déroulée ce matin dans mon jardin. Il y a là un beau laurier-tin en fleurs où, depuis quelque temps, j'ai constaté qu'un couple de merles avait construit un nid. Il faut dire qu'ayant taillé ma glycine plus sévèrement qu'à l'habitude, le nid ordinairement occupé sous les fenêtres de notre cuisine était insuffisamment protégé pour y abriter nos volatiles familiers …

Quand ce n'est pas le père, c'est la mère !

La couvaison avait commencé depuis quelques jours et je savais que les oisillons étaient nés pour avoir regardé à travers les branches bien fournies de l'arbuste alors qu'aucun adulte ne se tenait dans le nid. Je me préparais à retourner voir la progression de la croissance des petits quand je constatai en m'approchant que le merle les nourrissait. Retrait prudent de ma part jusqu'à l'envol du père sur le toit du voisin. J'avançai alors pour aller regarder dans le nid quand, soudain, au pied du laurier-tin, je vois la merlette posée sur une planchette, des vers dans le bec, immobile comme une statue. Nouveau recul de ma part. Sur quoi l'oiseau pivote en direction du nid et s'y envole pour nourrir ses petits.

Pour les reconnaître, c'est facile (et le mâle siffle souvent perché en hauteur)

Le nourrissage intense des oisillons par les parents s'effectue à un rythme régulier sans pour autant oublier leur sécurité, le mâle étant plus souvent à la recherche de proies tandis que la femelle est plus présente sur le nid, sans bouger, même quand un curieux vient regarder de près. La tactique du mâle pour trouver des lombrics est très habile : posé sur le gazon, il piétine plusieurs fois (ce qui doit alerter le ver de terre curieux de connaître les causes du séisme) et plonge le bec entre les brins d'herbe pour saisir l'imprudent annélide. Quand son bec est barré de plusieurs morceaux de chair, il s'envole jusqu'au nid pour donner la becquée aux petits ou à la mère qui les tient au chaud. Cela rappelle le macareux moine au bec plein de petits poissons…

Magnifique macareux-moine

Tant qu'il y aura des scènes comme ça, on pourra oublier un instant les horreurs de la guerre que se mènent les humains et celles qu'ils se disent pendant les campagnes électorales.

Avec un ver dans le bec, seul le ver souffre !

Le dessin est hasardeux car ces drôles d'oiseaux semblent être des hirondelles qui, dans la nature, se nourrissent plutôt de moucherons !

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