JADOT, L'ÉCOLO QUI N'A PAS PEUR DES GROS

Publié le 23 novembre 2016 par Michel Durant

On me dit maintenant que je ferais mieux de m'occuper de la campagne du candidat désigné après la Primaire de l'écologie. On a certainement raison mais avouez aussi que l'on n'aurait pas compris l'absence de réaction de ma part sur l'éviction de Sarkozy du second tour de la Primaire de la droite et du centre vu le nombre et la férocité des articles que j'ai consacrés à cet individu depuis son élection en 2007. Ils sont invisibles aujourd'hui, sauf à venir chez moi où, grâce à l'ingéniosité d'un complice expert, je dispose de toute la collection de mon ancien blog, plus de 1100 articles, soit une moyenne d'un tous les 3 jours.

Europe Écologie-Les Verts, le parti dont je suis membre depuis sa création en 1984 (il s'appelait alors Les Verts), a élu son candidat à la présidentielle entre 4 personnes (3 femmes et 1 homme, contrairement aux ex-UMP & Co où ils étaient 6 hommes et une femme). Ce candidat se nomme Yannick Jadot, il a 49 ans et siège au Parlement Européen comme député.

Yannick Jadot a d'abord travaillé dans la Solidarité Internationale pendant 10 ans au Burkina Faso, au Bangladesh, au Brésil. Puis il a dirigé les campagnes de Greenpeace France pendant 7 ans : déforestation, nucléaire, OGM, pollutions, raréfaction du thon rouge en Méditerranée, Grenelle de l'Environnement... Au parlement Européen, il s'occupe principalement des problèmes climatiques et de la lutte contre les traités de libre-échange CETA/TAFTA.

Plus que jamais, l'actualité impose aux écologistes d'être présents dans le débat politique qui aura lieu d'ici mai 2017. Les centrales nucléaires françaises ne sont pas sûres et pourtant le Président de la République n'a pas tenu sa promesse d'en arrêter une au cours de son quinquennat ! On dépense des fortunes dans une nouvelle sorte de centrale (l'EPR) dont on n'a pas réussi encore à faire fonctionner une seule malgré un coût triple à celui annoncé. On prétend en vendre à l'étranger alors même que les travailleurs du nucléaire et leurs syndicats y sont opposés. Le passage aux énergies renouvelables manque d'investissements car l'argent est englouti pour réparer les vieilles centrales.

Le recours aux énergies renouvelables (solaire, éolien, géothermie...), les travaux d'isolation thermique et la réalisation de maisons autonomes en énergie peuvent à la fois diminuer les émissions de gaz à effet de serre, économiser les dépenses des ménages pour le chauffage et créer de très nombreux emplois. Il est temps d'investir massivement dans ces secteurs modernes (ce ne sont pas les écologistes qui veulent retourner à la bougie mais les nucléocrates qui désirent rester au milieu du XX^e siècle quand on construisait des réacteurs atomiques pour alimenter notre force de frappe nucléaire !)

La pollution atmosphérique menace gravement les poumons des humains de tous âges, celle des eaux contaminées par les pesticides qui tuent les abeilles contraint des millions de Français à acheter de l'eau en bouteille dans les supermarchés possédés par les mêmes lobbies agro-industriels fabriquant et vendant les produits chimiques répandus à foison (j'ai failli écrire à poison) sur les cultures. Produits chimiques dont beaucoup restent dans les sols et les nappes phréatiques pendant de longues périodes.

Les Français prétendent aimer et protéger, l'environnement, la nature, la planète. Si c'était vrai, ils voteraient pour les candidats qui proposent des mesures concrètes et efficaces et pas pour les complices de l'agro-industrie, du lobby des transporteurs et des chaînes de grands magasins. S'ils ne changent pas leur comportement électoral en 2017, lors de l'élection présidentielle de 2022, DANS CINQ ANS, ils n'auront plus besoin de voter pour choisir car les solutions seront imposées de façon autoritaire. En effet, la vie humaine libre sera devenue impossible à cause des pollutions de toutes sortes, du prix de l'énergie, de la raréfaction des terres arables, du prix des denrées agricoles et des pénuries alimentaires généralisées. Les conflits se multiplieront avec le dérèglement climatique provoquant des migrations insupportables. Aujourd'hui, comme disent les journalistes amoureux des formules passe-partout, tous les curseurs sont au rouge. Nos concitoyens, même les moins bien informés, même les climatosceptiques, même les chasseurs, même les aficionados, même les éleveurs de chiens de laboratoire... savent ce qui nous pend au nez. Bref, ce qu'on décrivait avec une perspective de quarante ans se produira brutalement en quelques années.

Préparons-nous avec l'ensemble de la population et engageons-nous avec Yannick Jadot qui expliquera, au cours de cette campagne électorale, ce qui doit être fait TOUT DE SUITE ! Si nous ne nous rassemblons pas autour d'un projet positif et bienveillant, un projet de fraternité et de paix, celui d'une société de confiance qui nous réconcilie avec la nature et avec nous-mêmes, nous aurons droit à une écologie du mirador.