MACRON ET MOI, ÉMOIS…

Publié le par Michel Durant

Ah trinquer avec le Maire Aguilera pour boire de l'eau des Célestins, quel pied !

Hier, j'avais rendez-vous à Vichy avec ma libraire et l'aînée de mes petites-filles venue de Paris rendre visite à Papy-Mamie. Macron, lui, avait rendez-vous avec le Maire de Vichy (ex-UMP) pour lui causer du thermalisme, du Patrimoine Mondial de l'Unesco et de Pétain, mais certainement pas de Pécresse.

Dans la foule en délire, les gestes-barrière sont de rigueur

Je m'attendais à un bouchon monstre dès l'entrée de Bellerive comme pour le Marathon Man, le feu d'artifice du 15 août ou une manif des Gilets Jaunes, mais non. Je me disais que ce serait bouché au Pont de Bellerive, pas du tout. Alors, je pensai que l'entrée en ville serait bouchée Avenue Aristide Briand (comme l'action de la SDN face à la montée du fascisme en Europe), que nenni. Par contre, il y avait des barrières Place de la Source de l'Hôpital, rue du Casino, rue du Président-Wilson avec un bon paquet de policiers devant chaque barrière.

Ah, zut, pour le selfie, cette jolie fille a tombé le masque (Macron, non*)

*Il a toujours avancé masqué, même avant la pandémie, même sous Hollande

Aucun problème pour aller au boulevard Carnot où se situe ma librairie préférée. Au contraire, la venue de Macron ayant sans doute dissuadé nombre d'automobilistes d'entrer en centre-ville, je trouvai à me garer gratuitement (pour 20 minutes) juste DEVANT la librairie, ce qui ne m'était jamais arrivé jusque-là. Merci Macron. Quasiment personne à la librairie. Je choisis et achète trois livres dont Macron, les leçons d'un échec, de Marcel Gauchet, chez Stock. Je l'attaque aujourd'hui (le livre, pas Macron que j'attaque depuis mai 2017). Il complétera utilement Le traître et le néant que je viens de terminer justement hier.

En 1940, les smartphones n'existaient pas, mais les photographes si.

Pour ressortir de Vichy, c'est tout pareil. Une fois rentré à Gannat, je comprends les choses. À Vichy, c'est comme en 40. Tout se passe dans le quadrilatère Opéra, Hall des Sources. Stèles commémoratives** à la mémoire des 80 parlementaires qui osèrent, le 10 juillet 1940, refuser les pleins pouvoirs à Pétain et à celle des Juifs raflés par Pétain et ses sbires, deux stèles distantes d'une centaine de mètres devant lesquelles je m'arrête souvent pour ne pas oublier les victimes du pétainisme. Apparemment, Macron a besoin d'être très  accompagné pour cela (toute la différence entre un Président de la République et un simple quidam). **La Montagne s'extasie sur la venue de Macron à Vichy, la première pour un Président de la République depuis De Gaulle. Mais cela aurait vraiment été méritoire au début du quinquennat. Ici, c'est tout simplement une partie de sa campagne électorale. Mitterrand avait supprimé la peine de mort dès le début de son premier septennat et Giscard promu l'IVG au début du sien.

La Galerie des Sources, le long de l'avenue Président-Wilson

Par la suite, le Président s'est livré à l'occupation qu'il préfère, le bain de foule. Une foule constituée de partisans qui ont été soigneusement filtrés et qui ne sauraient faire autrement que crier Vive Macron, réclamer de faire des selfies, demander qu'il fasse un second mandat, remercier pour son action anti-Covid… On se croirait dans un de ces villages Potemkine, en Crimée, où le Premier Ministre de la Tsarine Catherine II, dit-on, faisait édifier des villages en carton-pâte, fleuris, villageois aux joues rebondies et enfants chantant des louanges à la souveraine. J'étais déjà à Vichy dans les années quarante. À l'école, à 6 ans, le maître nous faisait chanter Maréchal nous voilà, un Maréchal qui distribuait "généreusement" des biscuits et des "ardoises" en plastique bleu-blanc-rouge !

Hollande avait tiré les leçons de son échec mais il a ouvert la voie à l'échec de Macron, un échec de toute la société française. 

Souvenirs, émotion. Un Président en campagne électorale aux frais de la princesse, la République Française, décidément trop bonne pour ceux qui la gouvernent ou l'ont gouvernée. Macron attendra-t-il février-mars pour se déclarer candidat ou bien nous fera-t-il une "hollandaise"*** le 1 janvier en prenant en mains le destin de l'Europe pour 6 mois  ? On verra bien.***Il s'agit d'une déclaration renonçant à se présenter pour un second mandat présidentiel. Ainsi, le Président pourrait se consacrer à l'Union Européenne… On peut toujours rêver.

 

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