LE NOMBRE ET LES CHIFFRES (le nombre de chômeurs et les chiffres du chômage)

Publié le par Michel Durant

Travaillez plus pour gagner plus !

Malgré la guerre en Ukraine et la huitième (ou la neuvième) vague du Covid, c'est bien la réforme macroniste des retraites qui monopolise la part de cerveau disponible des Français(es) lorsque les pubs pour les prix de Lidl, de Carrefour ou d'Intermarché, les plus bas (comparez-les et si vous trouvez moins cher on vous rembourse deux fois la différence) ont bourré leur boîte crânienne. Les chiffres de toutes sortes se répandent par les étranges lucarnes des télés, les hauts-parleurs des radios, les écrans des smartphones et même les brèves et les longues de comptoirs : 60, 62, 64, 65 ans pour partir à la retraite * ? 1200€ mensuels de retraite minimum ? Allongement de l'espérance de vie : 80 ans pour les hommes, 85 pour les femmes, mais c'est une moyenne, n'est-ce pas. Et les papys-boomers qui ont payé leur maison des clopinettes en raison de l'inflation de Giscard-Barre (les meilleurs économistes de France) vivent maintenant une retraite dorée aux crochets de leurs petits enfants et bla-bla-bla…* Pourquoi pas 80 ans ? Ça ferait moins de retraites à payer et libérerait des places en EHPAD.

Les chiffres et Giscard : mentir en connaissance de cause

Et les chiffres se déversent à longueur de journée en attendant le nombre fatidique, celui des manifestant(e)s de jeudi prochain contre la réforme macroniste des retraites. Je vous l'annonce : il y aura un million deux cent mille piétons dans la rue pour les syndicats et 350 000 pour la police (on ne sait pas combien de policiers se seront faits porter pâles ce jour-là). D'ores et déjà, il serait bon d'en revenir aux fondamentaux et de ne pas tenir compte des chiffres de quelque côté qu'ils viennent. Et pour  commencer, méditer sur la réflexion de Mark Twain : "Les chiffres ne mentent pas mais les menteurs adorent les chiffres".

Tout est là : le menteur en chef parle French !

Et le meilleur, l'adorable menteur qui règne à l'Élysée, capable de pérorer pendant des heures devant un parterre d'élus triés sur le volet, enchantés d'être là pour assister au one man show d'un Président** en super forme, pontifiant, sermonnant mais toujours souriant, philosophant mais très simplement, jouant au Socrate ayant fait l'ENA et au Lamartine de caniveau. Parfaitement, la caissière de supermarché qui a élevé trois enfants et souffre de douleurs infernales dans le dos après deux heures de boulot alors qu'elle en a encore quatre à faire, peut parfaitement travailler jusqu'à 64 ans et sourire à chaque client qui la charge d'enregistrer les 30kg de marchandises de son caddy sans même la remercier. Le livreur d'UBER, sur son vélo qui se faufile entre les bagnoles et veille au grain comme le suricate pour survivre jusqu'à la retraite (on doute qu'il atteigne les 64 ans et sera bien heureux s'il ne finit pas écrasé par un bus ou cancéreux à cause des gaz d'échappement).** En 2027, à la fin de son mandat, s'il n'a pas réussi à faire modifier la constitution pour en faire un 3e, un 4e…, il touchera 11 000€ par mois au Conseil Constitutionnel à quoi s'ajouteront 7 000€ par mois d'indemnités et avantages divers. Et, en 2041, à  64 ans, il aura droit, en plus, à sa retraite de Président de la République 6 000€/mois. Mais entre temps, il se sera remarié, aura fait des enfants à sa jeune épouse et beaucoup de frais. Le pauvre homme !

L'origine du mot travail vient du nom de cet instrument de torture  romain

Le mensonge le plus courant concerne l'allongement de la durée de la vie. En fait ce n'est rien qu'un sophisme que les bons apôtres du macronisme et de l'esclavage réunis répètent comme une vérité première. La vie s'allonge (pas pour tous), le temps de retraite aussi, les dépenses pour les payer sont plus grandes, le système deviendra déficitaire (en 2021, il a été excédentaire) DONC il faut rallonger la durée pendant laquelle les gens travaillent, produisent des richesses pour messieurs Bolloré, Arnaud, Pinault et tutti quanti, au lieu de se prélasser dans leur canapé Conforama, But, Ikea ou de tailler la route dans leur camping-car 5 étoiles… "Salauds de pauvres !" disait Gabin dans La Traversée de Paris. C'est qu'ils empêcheraient bien ce pauvre Bolloré de dormir, lui que l'incendie de son entrepôt de batteries au lithium a déjà dérangé dans son sommeil du juste. Non, les retraités ne sont pas des budgétivores, des parasites, des suceurs de moëlle des jeunes générations. Ils sont travaillé, cotisé, ils consomment, paient des impôts sur le revenu (pour les plus aisés), la TVA sur leurs achats. Ils contribuent à la vie sociale en animant bénévolement des associations, en aidant leurs enfants et petits-enfants. En partant à la retraite alors qu'ils sont encore en bonne santé, ils évitent justement des dépenses de santé qui coûtent à la Sécurité Sociale.

J'ai longtemps cru que son nom était Lechiffre.  Il l'a montré !!!

Les journalistes "spécialistes" de l'économie se relaient dans les médias pour soutenir "objectivement" cette réforme "nécessaire, modérée, progressive". Regardez, disent-ils, nos voisins travaillent davantage, jusqu'à 67 ans en Italie, Grèce, Danemark, Islande. Les Français ne seraient-ils que des paresseux ? Et d'aligner les pays où on "travaille plus pour gagner plus". On semble oublier  qu'en 1982 le passage à la retraite à soixante ans a constitué pour des millions de Français(e)s l'accès au repos bien gagné, un bonheur jamais connu auparavant pour la masse des travailleurs qui mouraient avant d'atteindre l'âge de la retraite (fixé alors à 65 ans), la découverte du temps libre dont ils avaient été privés toute leur vie… Mais les chiffres, direz-vous. "Les chiffres sont aux analystes ce que les lampadaires sont aux ivrognes : ils fournissent bien plus un appui qu'un éclairage", disait le Québécois Jean Dion.

Travailler plus pour mourir plus vite : c'est le principe d'archimerde

Deux autres choses devraient entrer en compte dans les analyses des analystes qu'ils oublient ou balaient d'un revers de manche : le réchauffement climatique dû à l'activité humaine excessive et désordonnée ainsi que le rapport entre le total de la population active et sa productivité. En même temps que l'espérance de vie a augmenté en France***, la productivité des travailleurs a doublé, l'une compensant l'autre. Quant aux dérèglements climatiques, si on veut les réduire pour permettre à la vie sur la planète Terre de se perpétuer dans de bonnes conditions, il est souhaitable non pas de travailler plus pour gagner plus mais de travailler moins pour polluer moins. Et si monsieur Macron qui parle tant de biodiversité, de réduction des gaz à effet de serre et de transition écologique veut mettre en pratique ces belles et bonnes choses, il faudra d'abord qu'il renonce à faire travailler les Français encore deux années de plus.***Ce qui accroît le nombre de retraités par rapport aux actifs.

Mieux vaut une grande mobilisation qu'une petite retraite

 

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A
Du tres bon Durant ! Rien a ajouter!
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M
Merci mais ce matin ça neige et ça va freiner les manifs !